Comment construire pour les seniors et les personnes à mobilité réduite ?

C’est plutôt réjouissant, les gens vivent de plus en plus longtemps, notre espérance de vie a doublé au cours du dernier siècle ! Les rentiers d’aujourd’hui et de demain mèneront une vie active bien plus longtemps et auront d’autres attentes en matière de logement que les générations passées. Mais le nombre de personnes du quatrième âge va augmenter aussi, et la plupart d’entre eux aimeraient habiter aussi longtemps que possible dans leur propre appartement ou au moins pouvoir rester dans leur quartier.

Les propriétaires immobiliers ont une lourde responsabilité sociale à cet égard. Toute coopérative d’habitation devrait réfléchir aujourd’hui déjà à la manière de construire ou rénover ses immeubles, afin que ses locataires puissent y vivre à l’aise à tous âges. Une construction durable est une construction qui offre un logement approprié à toutes les catégories de locataires et qui privilégie donc la mixité sociale et générationnelle. L’un des aspects de la construction durable est aussi la construction sans obstacles, qui est d’ailleurs aujourd’hui une obligation.

La construction sans obstacles

Plutôt que de parler de constructions pour personnes âgées ou handicapées, on parle aujourd’hui de constructions sans obstacles. L’idée étant qu’il vaut mieux construire des espaces habitables accessibles et utilisables par tous – enfants, adultes, parents avec poussette, personnes âgées ou handicapées – plutôt que de créer des solutions particulières pour les personnes à mobilité réduite.

La norme SIA 500 Constructions sans obstacles est en vigueur depuis 2009. La norme SIA 500 exige que les nouveaux logements soient accessibles aux personnes se déplaçant en chaise roulante et autres aides à la mobilité. Il faut en outre s’assurer lors de la conception d’un logement que des adaptations ultérieures aux besoins spécifiques d’une personne handicapée puissent se faire facilement – p. ex. adapter les installations sanitaires.

Un excellent site web, celui du Centre spécialisé suisse pour une architecture sans obstacles, vous propose toute une palette de précieux renseignements au sujet de la construction sans obstacles, de même que l’association procap. Ces deux sites vous proposent une liste des services de consultations cantonaux sur le thème de la construction sans obstacles. Le Centre spécialisé suisse pour une architecture sans obstacles a en outre publié une nouvelle directive sur les logements sans obstacles & adaptables, qui fait référence en Suisse. Concernant plus spécifiquement la construction pour les seniors, visitez le site web Construire pour les seniors ou encore celui de l’Office fédéral du logement (OFL).

Adaptations du logement

Dans le cas des nouvelles constructions, les surcoûts pour une construction sans obstacles ou une construction facilement adaptable sont tout à fait négligeables. Adapter des bâtiments existants revient plutôt cher. Dans ce cas, c’est la loi sur l’égalité pour les handicapés qui détermine dans quelle mesure des adaptations doivent être entreprises. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il est très facile d’adapter des logements existants aux besoins des personnes à mobilité réduite.

Nouvelles formes d’habitat

L’avantage des immeubles construits sur le mode durable et sans obstacles, c’est que tout le monde peut y habiter à l’aise entre ses quatre murs tout au long d’une vie. Il y a donc tout avantage à prévoir divers types de logements quand on construit un immeuble, afin que les personnes atteignant un grand âge puissent par exemple facilement « migrer » vers un appartement adapté à leurs besoins tout en restant dans le même immeuble ou le même quartier. La réflexion sur la mixité générationnelle est d’autant plus importante de nos jours que les mœurs ont bien changé (Habitation de juin 2013, pages 24-25).

De plus en plus de coopératives d’habitation se montrent particulièrement créatives dans cette question de mixité sociale et générationnelle. Si certaines s’associent avec Pro Senectute pour proposer des logements protégés, d’autres mêlent allègrement diverses typologies d’habitat se prêtant à de nouvelles façons de vivre ensemble, notamment sous forme de cluster d’habitation, où les occupants se partagent de vastes espaces communs tout en habitant eux-mêmes de tous petits appartements (Habitation de mars 2013, pages 12-17).

La vie en communauté

La coopérative d’habitation est une forme juridique particulièrement adaptée pour réaliser des projets de logements communautaires pour les aînés. La faîtière coopératives d’habitation Suisse constate que bon nombre des coopératives fondées récemment sont des coopératives d’habitation spécialisées dans le logement pour seniors ou dont les sociétaires-locataires souhaitent vivre en communauté. Qu’il s’agisse de logements pour seniors ou pas, ce qui compte c’est la mixité sociale et générationnelle, ainsi que la volonté de partager des activités diverses et de s’entraider dans la vie de tous les jours.

Le plus important pour fonder une telle communauté d’habitation, c’est de trouver des personnes désirant vraiment partager une même manière de vivre en commun. Cela implique aussi de trouver ou construire un immeuble dont les typologies d’habitat se prêtent au jeu du logement privé et des locaux d’activités partagées.